MinuteClock

une minute, une éternité

 

Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure.
Asseyez vous auprès d'une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute.
C'est ça la relativité.

Albert Einstein

 

 

 

 

 

 

 

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  • une minute de silence
  • ...

 

 

  • boire une bière
  • compter à rebours dans sa tête pour essayer de tomber pile poil sur la sonnerie
  • essayer de ralentir son rythme cardiaque par la seule force de la pensée
  • regarder l'assiette tourner dans le micro-ondes
  • retenir sa respiration
  • se tourner les pouces

 

 

 

 

L’Amour et la Mort de Louise Ackermann

À M. Louis de Ronchaud

  • I
  • II
  • III


Regardez-les passer, ces couples éphémères !
Dans les bras l'un de l'autre enlacés un moment,
Tous, avant de mêler à jamais leurs poussières,
Font le même serment :

Toujours ! Un mot hardi que les cieux qui vieillissent
Avec étonnement entendent prononcer,
Et qu'osent répéter des lèvres qui pâlissent
Et qui vont se glacer.

 

Vous qui vivez si peu, pourquoi cette promesse
Qu'un élan d'espérance arrache à votre coeur,
Vain défi qu'au néant vous jetez, dans l'ivresse
D'un instant de bonheur ?

 

Amants, autour de vous une voix inflexible
Crie à tout ce qui naît : « Aime et meurs ici-bas ! »
La mort est implacable et le ciel insensible ;
Vous n'échapperez pas.

 

Eh bien ! puisqu'il le faut, sans trouble et sans murmure,
Forts de ce même amour dont vous vous enivrez
Et perdus dans le sein de l'immense Nature,
Aimez donc, et mourez !

 

 

Non, non, tout n'est pas dit, vers la beauté fragile
Quand un charme invincible emporte le désir,
Sous le feu d'un baiser quand notre pauvre argile
A frémi de plaisir.

 

Notre serment sacré part d'une âme immortelle ;
C'est elle qui s'émeut quand frissonne le corps ;
Nous entendons sa voix et le bruit de son aile
Jusque dans nos transports.

Nous le répétons donc, ce mot qui fait d'envie
Pâlir au firmament les astres radieux,
Ce mot qui joint les coeurs et devient, dès la vie,
Leur lien pour les cieux.

Dans le ravissement d'une éternelle étreinte
Ils passent entraînés, ces couples amoureux,
Et ne s'arrêtent pas pour jeter avec crainte
Un regard autour d'eux.

Ils demeurent sereins quand tout s'écroule et tombe ;
Leur espoir est leur joie et leur appui divin ;
Ils ne trébuchent point lorsque contre une tombe
Leur pied heurte en chemin.

Toi-même, quand tes bois abritent leur délire,
Quand tu couvres de fleurs et d'ombre leurs sentiers,
Nature, toi leur mère, aurais-tu ce sourire
S'ils mouraient tout entiers ?

Sous le voile léger de la beauté mortelle
Trouver l'âme qu'on cherche et qui pour nous éclôt,
Le temps de l'entrevoir, de s'écrier : « C'est Elle ! »
Et la perdre aussitôt,

 

Et la perdre à jamais ! Cette seule pensée
Change en spectre à nos yeux l'image de l'amour.
Quoi ! ces voeux infinis, cette ardeur insensée
Pour un être d'un jour !

Et toi, serais-tu donc à ce point sans entrailles,
Grand Dieu qui dois d'en haut tout entendre et tout voir,
Que tant d'adieux navrants et tant de funérailles
Ne puissent t'émouvoir,

Qu'à cette tombe obscure où tu nous fais descendre
Tu dises : « Garde-les, leurs cris sont superflus.
Amèrement en vain l'on pleure sur leur cendre ;
Tu ne les rendras plus ! »

Mais non ! Dieu qu'on dit bon, tu permets qu'on espère ;
Unir pour séparer, ce n'est point ton dessein.
Tout ce qui s'est aimé, fût-ce un jour, sur la terre,
Va s'aimer dans ton sein.

 

 

Éternité de l'homme, illusion ! chimère !
Mensonge de l'amour et de l'orgueil humain !
Il n'a point eu d'hier, ce fantôme éphémère,
Il lui faut un demain !

Pour cet éclair de vie et pour cette étincelle
Qui brûle une minute en vos coeurs étonnés,
Vous oubliez soudain la fange maternelle
Et vos destins bornés.

Vous échapperiez donc, ô rêveurs téméraires
Seuls au Pouvoir fatal qui détruit en créant ?
Quittez un tel espoir ; tous les limons sont frères
En face du néant.

Vous dites à la Nuit qui passe dans ses voiles :
« J'aime, et j'espère voir expirer tes flambeaux. »
La Nuit ne répond rien, mais demain ses étoiles
Luiront sur vos tombeaux.

Vous croyez que l'amour dont l'âpre feu vous presse
A réservé pour vous sa flamme et ses rayons ;
La fleur que vous brisez soupire avec ivresse :
« Nous aussi nous aimons ! »

Heureux, vous aspirez la grande âme invisible
Qui remplit tout, les bois, les champs de ses ardeurs ;
La Nature sourit, mais elle est insensible :
Que lui font vos bonheurs ?

Elle n'a qu'un désir, la marâtre immortelle,
C'est d'enfanter toujours, sans fin, sans trêve, encor.
Mère avide, elle a pris l'éternité pour elle,
Et vous laisse la mort.

Toute sa prévoyance est pour ce qui va naître ;
Le reste est confondu dans un suprême oubli.
Vous, vous avez aimé, vous pouvez disparaître :
Son voeu s'est accompli.

Quand un souffle d'amour traverse vos poitrines,
Sur des flots de bonheur vous tenant suspendus,
Aux pieds de la Beauté lorsque des mains divines
Vous jettent éperdus ;

Quand, pressant sur ce coeur qui va bientôt s'éteindre
Un autre objet souffrant, forme vaine ici-bas,
Il vous semble, mortels, que vous allez étreindre
L'Infini dans vos bras ;

Ces délires sacrés, ces désirs sans mesure
Déchaînés dans vos flancs comme d'ardents essaims,
Ces transports, c'est déjà l'Humanité future
Qui s'agite en vos seins.

Elle se dissoudra, cette argile légère
Qu'ont émue un instant la joie et la douleur ;
Les vents vont disperser cette noble poussière
Qui fut jadis un coeur.

Mais d'autres coeurs naîtront qui renoueront la trame
De vos espoirs brisés, de vos amours éteints,
Perpétuant vos pleurs, vos rêves, votre flamme,
Dans les âges lointains.

Tous les êtres, formant une chaîne éternelle,
Se passent, en courant, le flambeau de l'amour.
Chacun rapidement prend la torche immortelle
Et la rend à son tour.

Aveuglés par l'éclat de sa lumière errante,
Vous jurez, dans la nuit où le sort vous plongea,
De la tenir toujours : à votre main mourante
Elle échappe déjà.

Du moins vous aurez vu luire un éclair sublime ;
Il aura sillonné votre vie un moment ;
En tombant vous pourrez emporter dans l'abîme
Votre éblouissement.

Et quand il régnerait au fond du ciel paisible
Un être sans pitié qui contemplât souffrir,
Si son oeil éternel considère, impassible,
Le naître et le mourir,

Sur le bord de la tombe, et sous ce regard même,
Qu'un mouvement d'amour soit encor votre adieu !
Oui, faites voir combien l'homme est grand lorsqu'il aime,
Et pardonnez à Dieu !

  

 

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la fluence
le maximum de mots, à lire à haute voix, en une minute sans se tromper...

 

  • CP
  • CM2
  • 5ème
  • +16 ans

Dino

Dino, où es-tu ? crie papa. Ici, dans la mare. Depuis une heure, Dino, le petit dinosaure, se débat pour se dégager de la boue profonde.
Il pleut, de grands oiseaux noirs volent dans le ciel sombre.
Ils se préparent à attaquer Dino.
Dino pose sa grande patte droite sur le bord de la mare et il essaie de sortir son corps de la boue.
Son père arrive entre les arbres de la forêt qui borde la mare.
Il attrape le cou de Dino entre ses dents et d’un coup, il soulève Dino.
Il le pose sur la terre ferme. Sauvé ! crie Dino.

 

Monsieur Petit

C’est l’histoire de Monsieur Petit qui vit dans une vieille maison située au cœur d’un vieux village. La maison est entourée d’un jardin avec une barrière; il y a des concombres, des choux frisés, toutes sortes de légumes. Au fond du jardin, le portillon reste toujours fermé pour que Chien à Puces ne s’échappe pas. Chien à Puces aime se coucher près de la poubelle, à l’ombre d’un oranger couvert de fruits délicieux. Chien à Puces est gourmand, il croque tout ce qui lui passe sous la dent: des oranges pourries qui tombent sur le sol, des fleurs fanées, un morceau de buvard...

Un jour, Monsieur Petit décide de mettre Chien à Puces dans une niche. Chien à Puces n’aime pas être enfermé, il préfère s’endormir en regardant les étoiles dans le ciel. Toutes les nuits, il aboie quand Monsieur Petit va se coucher. Monsieur Petit décide de dormir dans le grenier de sa jolie maison pour prendre un peu de repos.

Il ne trouve plus le sommeil! Une nuit d’insomnie, hop! Il saute du lit et ouvre la grande malle qui se trouve devant lui, dans un coin sombre du grenier. Et là, surprise, toute sa vie, qu’il pensait sans histoire, lui revient en mémoire:
Il sort les mouchoirs brodés par sa grand-mère, ses petites dents de lait, son pot de chambre ébréché, une tête de poisson séché, un sac plein de billes, une montre qui fait tic, tac, tic, tac, son carnet de notes, un bout de lacet, son vieux transistor à pile.

C’est fou comme tous ces souvenirs se bousculent dans sa tête et il ne peut retenir ses larmes d’émotion, sa vie n’est pas sans histoire. Il se souvient exactement de la voix du présentateur météo: «Le temps va s'améliorer demain en début de matinée sur notre région, ciel chargé, l’après-midi», il se rappelle les vieilles publicités: «AMA et la saleté s’en va», «On a toujours besoin de petits pois chez soi».

Les premières lumières du jour pénètrent par la petite fenêtre du grenier. Il est au cœur de ses souvenirs, quand son réveil sonne: dring, dring, dring.

 

Le géant égoïste

 Tous les après-midi, en revenant de l'école, les enfants allaient jouer dans le jardin du Géant. C'était un grand et ravissant jardin avec une douce herbe verte. Ça et là, sur l’herbe, il y avait de belles fleurs qui ressemblaient à des étoiles, et il y avait douze pêchers qui, au printemps, s’épanouissaient en délicates floraisons couleur de rose et de perle, et, en automne, portaient des fruits magnifiques. Les oiseaux, assis sur les arbres, chantaient si joliment que les enfants s’arrêtaient de jouer pour les écouter.

« Comme nous sommes heureux ici !» s'écriaient-ils.

Un jour, le Géant revint. Il était allé visiter son ami, l’Ogre de Cornouailles, et était resté sept ans avec lui. Au bout de sept ans, il avait dit tout ce qu'il avait à dire, car sa conversation était limitée, et il avait décidé de retourner dans son château. Quand il arriva, il vit les enfants jouer dans le jardin.

« Que faites-vous ici ?» s’écria-t-il d'une voix très rude, et les enfants s’enfuirent.

« Mon jardin à moi est mon jardin à moi », dit le Géant ; « tout le monde peut comprendre cela, et je ne laisserai personne d'autre que moi y jouer.» Et il construisit tout autour un mur très haut et mit un écriteau :

DEFENSE D'ENTRER SOUS PEINE D’AMENDE.

C'était un Géant très égoïste. Les pauvres enfants n'avaient plus d’endroit pour jouer. Ils essayèrent de jouer sur la route, mais la route était très poussiéreuse et pleine de gros cailloux, et ils n’aimaient pas cela. Après avoir appris leurs leçons, ils erraient autour du mur en parlant dubeau jardin qui était à l’intérieur.

« Comme nous y étions heureux ! » disaient-ils entre eux.

 

Le pollueur

 Le pollueur peut payer ses dégâts sur le net.

En France, le phénomène a seulement un an et demi. Trois sites Internet proposent aux particuliers de calculer leurs émissions de dioxyde de carbone (un gaz à effet de serre) lorsqu’ils utilisent leur voiture, chauffent leur maison ou prennent l’avion. Les internautes peuvent ensuite payer une somme correspondant à leur niveau de pollution pour financer des projets contre le réchauffement climatique. Exemple: un vol aller-retour Paris-Rome rejette mille trois cents kilos de dioxyde de carbone dans l’atmosphère par personne. Il coûte vingt-six euros sur le site Climat Mundi.

Ce système est appelé «mécanisme de compensation». Un peu comme le principe du pollueur/payeur mis en œuvre dans le cadre du protocole de Kyoto. «Les adhérents sont déjà des écolos convaincus. Ils veulent compenser les rejets de dioxyde de carbone qu’ils ne peuvent pas éviter. On repousse les limites de l’écologie», explique Eric Parent, cofondateur de Climat Mundi.

Une initiative récente qui prend de l’ampleur.

Sur ce site Internet accessible depuis juin, l’argent sert à financer trois projets: des fours moins gourmands en énergie en Erythrée, des éoliennes en Turquie et une usine de production propre en Australie. Un autre site, Action Carbone, finance la reforestation en Colombie.

Selon Climat Mundi, les sommes récoltées sont encore faibles mais le phénomène prend de l’ampleur. «Environ cinq personnes compensent chaque jour sur notre site leurs rejets de dioxyde de carbone», affirme Eric Parent. Ce nouveau moyen de protéger la planète n’a pas que des adeptes. Jean-Marc Janovici, ingénieur en énergie, est dubitatif: «le meilleur moyen de réduire nos émissions de dioxyde de carbone est encore de les réduire. Même en payant, les gaz à effet de serre sont toujours dans l’atmosphère. Compenser c’est aussi penser qu’on peut ne rien changer.»

   

   

  • la dernière minute

Quand j'aurai tout compris, tout vécu d'ici-bas,
Quand je serai si vieille, que je ne voudrai plus de moi,
Quand la peau de ma vie sera creusée de routes,
Et de traces et de peines, et de rires et de doutes,
Alors je demanderai juste encore une minute...

Quand il n'y aura plus rien qui chavire et qui blesse,
Et quand même les chagrins auront l'air d'une caresse,
Quand je verrai ma mort juste au pied de mon lit,
Que je la verrai sourire de ma si petite vie,
Je lui dirai "écoute! Laisse-moi juste une minute..."

Juste encore une minute, juste encore une minute,
Pour me faire une beauté ou pour une cigarette,
Juste encore une minute, juste encore une minute,
Pour un dernier frisson, ou pour un dernier geste,
Juste encore une minute, juste encore une minute,
Pour ranger les souvenirs avant le grand hiver,
Juste encore une minute... sans motif et sans but.

Puisque ma vie n'est rien, alors je la veux toute.
Toute entière, tout à fait et dans toutes ses déroutes,
Puisque ma vie n'est rien, alors j'en redemande,
Je veux qu'on m'en rajoute,
Soixante petites secondes pour ma dernière minute.

Tic tac tic tac tic tac

Source : Musixmatch
Paroliers : Bruni Tedeschi Carla
Paroles de La dernière minute © Editions Et Productions Free Demo

   

 

C'est la dernière fois qu'il danse, il le sait mais il veut gagner chaque minute, et lorsque la douleur reviendra, que ce soit au cœur de la danse qu'elle le trouve.

Pour seul cortège - Laurent Gaudé