Camplong dans l'Hérault (34)

 

 

 

  • une randonnée pédestre à Camplong dans l'Hérault
    l'exploitation des gisements de charbon, dès le XVIIe siècle, fut arrêtée définitivement  en 1993



 

 

 

  • topo de la randonnée

 

  • nous remontons la Vallée de l'Espaze jusqu'aux ruines de la Jasse du Pistole
    en suivant ce magnifique ruisseau nous sommes attaqués par des nuées de taons
    nous nous déguisons en châtaigniers et nous simulons la tramontane dans les branchages 
    nous ramassons en chemin quelques girolles qui feront la joie de nos papilles en rentrant  

    les sentiers et chemins sont faciles et la pente est régulière tout au long de la montée
    5.6% sur 7.7 km
  • au Col Sans Nom nous montons à la table d'orientation de la Caumette
    MA-GNI-FI-QUES points de vue
  • le sentier continue jusqu'au Col de la Pause
    nous suivons alors le chemin de la mine de charbon à ciel ouvert jusqu'à Camplong

une randonnée à travers la Forêt Domaniale des Monts d’Orb pour emprunter le sentier botanique de l'Arboretum paléobiologique de Camplong

 

 

 

 

parcours




distance 14.8 km
temps en mouvement 04:05:44
vitesse moyenne en mouvement 3.6 km/h
dénivelé positif 441 m


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  • Arborétum Paléobiologique
  • paysages
  • zoom
  • animal et végétal
  • C'est une gorge étroite, très profonde, très vegétalisée, alternée de quelques défilés de falaises rocheuses, d' une pente très faible (3 à 4%) sur 3 km jusqu'à la JASSE du PISTOLE. La carte de la couverture végétale dressée par monsieur CHAUDIÈRE, stagiaire à l'Office National des forêts en 1993 est symptomatique de la géographie du Vallon et de son Histoire. La SERRE de la GARENNE (rive gauche) plus rocheuse est toujours porteuse de la SYLVE ORIGINELLE constituée en dominante de chênes verts et blancs; les flancs de montagne (rive droite) quant ils sont rocheux en "pied de gorge" porte aussi le chêne vert tandis que les plus grandes parties, plus terreuses, montant très haut vers les cimes sont couvertes de châtaigniers, aujourd'hui en taillis, mais implantés en vergers au XVIème siècle (Plantés d'abord en verger, les châtaigniers furent coupés à partir de 1840/1850 pour alimenter les tanneries de Bédarieux après la découverte en 1816 des propriétés du tanin pour transformer les peaux en cuir.) sous l'influence d'OLIVIER DE SERRES au lieu et place du chêne pubescent qui subsiste toujours dans certaines zones, la Hêtraie occupant les faces Nord.

  • Comme on peut le voir, les résineux (cèdres, laricios, douglas, pin noir etc ...) occupent les anciennes pelouses sur les cimes ou parties hautes faciles d'accès mécanique (haut de l'Abélanède, du Col sans nom, Trépadou, Mas Castel, Col de Services, Col du Liourel, Cirque des Vignières et du Méguillou). Seul un périmètre de GRANDS LARICIOS (30 à 40 m) est dans l'ENTRE-DEUX, entre JASSE du PISTOLE et MAS CASTEL.

  • Historiquement (archives civiles et religieuses de CAMPLONG depuis 1550) 3 Métairies occupaient le Vallon de l'Espaze et 2 Métairies le Vallon de Roumégousse. Contrats à MI-FRUIT consentis par les BARONS de BOUSSAGUES qui détenaient le DROIT DES SOLS. Elles ont contribué pendant 3 siècles à l'occupation et la gestion de l'Espace quand on se battait pour la survie et que jusqu'en 1750 le pourcentage de la population active agricole était en France de l'ordre de 80%. Il faut imaginer le déploiement de la force musculaire qu'il a fallu pour couper, arracher 500 hectares de chênes pubescents et les replanter en vergers de châtaigniers (voir à la mairie carte de la châtaigneraie en 1850) en construisant des murets de soutènement en pierres sèches suivant les courbes de niveaux, les voies d'accès (Les chemins du Mas Castel et d'Abélanède constituent de véritables petits chef-d'œuvre de nos Ancêtres tant pour le déroulement paysager et arbustif que pour la maîtrise de l'érosion.), les séchoirs à châtaignes, les "pansières" et béals d'irrigation des prairies qui occupaient les fonds alluvionnaires du Vallon sur quasiment toute sa longueur.

  • Aujourd'hui, ces anciennes prairies sont naturellement occupées par la grande variété des 172 espèces arbustives (3 à 40 m de haut) bien décrites par monsieur CHAUDIÈRE dans son rapport et traversées par le SENTIER de DÉCOUVERTE de L'ARBORÉTUM PALÉO-BIOLOGIQUE des MONTS d'ORB où a été posé jusqu'au COL SANS NOM toute la signalétique pédagogique.

  • L'histoire de ce BIOTOPE, avec ses traces, constructions, vestiges toujours visibles est l'un des fondements majeurs avec la locale autour de Ferdinand FABRE. CAMPLONG au cœur de ce BIOTOPE au début de l'exploitation minière en 1810 ne comptait-il pas 600 habitants groupés avec 40 agriculteurs-cultivateurs, 7 tonneliers, 4 sabotiers, 4 menuisiers, 15 fabricants de bas, 11 tisserands, 2 faiseurs de filets, 4 tailleurs d'habits, 9 cordonniers, 9 mineurs, 6 marchands de mulets, 5 voituriers, 4 cloutiers, 3 bouchers, 3 maçons, 2 serruriers, 1 maréchal. Camplong ne comptait-il pas encore en 1940 toujours 650 habitants après en avoir eu 860 en 1890: 5 agriculteurs à plein temps, 150 mineurs-paysans, 4 troupeaux d'un total de 200 ovins et un ensemble caprin de 230 têtes, le tout aujourd'hui disparu.

  • Après cette longue histoire, on peut constater plusieurs choses intéressantes. D'abord, en fonds de Vallon, sur les terres alluvionnaires qu'occupaient les prairies aujourd'hui abandonnées, ce sont des glands verts qui occupaient les pentes rocheuses en "pied de gorge" qui ont généré des sujets de hauteur imposante. On peut encore observer calés entre les tiges des taillis la grosseur des troncs des châtaigniers en verger et leur alignement qui quadrille les pentes.

  • On peut constater ensuite que le relief tourmenté de nos montagnes a permis de maintenir les multiples espèces de résineux plantés par l'ONF sur les cimes s'intercalant souvent avec les chênes, les châtaigniers et les hêtres et d'en mélanger les tons.

  • Enfin, le sentier de découverte du Vallon de l'Espaze jusqu'au COL SANS NOM, le sentier de l'ABANÈDE du COL DE LA PAUSE au pied du MAS CASTEL permet de bien observer la régénérescence permanente de toutes les espèces arbustives recensées (des aïeux aux tous jeunes) qui confirme la justesse du Conseil Scientifique qui a souhaité que l'on qualifie ce magnifique "Biotope" D'ARBORÉTUM PALÉO-BIOLOGIQUE des Monts d'Orb. Il serait injuste de ne pas souligner que sans l'O.N.F., nous ne jouirions pas d'un des plus beaux réseau d'allées forestières en "balcon" de la région, car les plus anciens se rappellent qu'avant 1940, le passage était déjà réduit à sa plus simple expression.


André DUPUY (article paru dans la brochure municipale de 1995)